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CAMPAGNES DE RUSSIE
Gallimard, coll. folio (n° 2356), 1992.
288 pages, 108 x 178 mm.
Photographie de couverture par l'auteur.
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CAMPAGNES DE RUSSIE
Gallimard, 1989. 276 pages, 140 x 205 mm.
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4e de couverture :
Une promenade. Une promenade attentive, à bicyclette, dans la campagne soviétique où normalement les touristes n'ont pas accès.
C'est hors de tout contexte politique que je suis allé en URSS, en mai et juin 1988. Hors aussi de toute organisation touristique. Ce voyage dans les campagnes a été mis sur pied à ma demande par un éditeur de Moscou, qui a bien voulu m'inviter contre la promesse que je raconterais mon périple original par écrit, l'URSS de la perestroïka espérant montrer aux Français qu'il sera bientôt possible de visiter avec agrément un pays longtemps interdit.
D’abord en Biélorusse dans une ancienne province polonaise, puis à l’est de Moscou dans la région historique de Vladimir, en pays cosaque, près du Don, après passage à Volgograd (ancienne Stalingrad), trois régions distantes entre elles de mille kilomètres : train, avion, voiture mais une fois sur place c’est à bicyclette que j’ai circulé, aidé d’un interprète joyeux et amical. J’ai respiré l’air et j’ai bien regardé. J’ai noté, je rapporte, absolument tout. La parole des gens et le chant des oiseaux.
Paysages, kolkhozes, élevages divers, isbas, jardins, forêts, bêtes sauvages, saunas, rivières et portraits, surtout des Russes rencontrés et interrogés, le récit, parce que c'était le mouvement même du voyage, pénètre de plus en plus vers le cœur du pays. Jusqu'à cette fête de village, au fond de la steppe, où je fus baptisé cosaque.
JLT
Aperçu :
Toute la nuit des trains de marchandises, très longs, n’arrêtent pas de rouler lourdement sur la voie qui est à deux kilomètres environ, dans le silence les grondements se répandent, courent la plate campagne jusqu’à ma fenêtre ouverte, j’écoute, je mesure à la durée la longueur étonnante des trains, j’imagine… nous avons marché sur cette voie, celle du Transsibérien, ligne Moscou-Gorki (l’ancienne Nijni-Novgorod, 200 kilomètres plus à l’est), mais ensuite cela continue, vers l’Oural je me rendors.
À cinq heures et demie chaque matin, quand l’horizon tournant le découvre, le soleil orange est juste devant ma fenêtre et me réveille, quitte à être ensuite absorbé par les nuages comme ce matin. À cette heure, il y a déjà des camions sur la route, les coqs chantent et les moineaux qui nourrissent leurs petits sur le balcon ne se gênent pas pour pépier en plus.
On nous conduit – c’est toujours Victor le chauffeur – Vladimir, Sergueï et le responsable du troupeau d’été, jusqu’à un embarcadère sur la Kliazma. Deux petites barques sont à l’attache. Dans l’une deux femmes portant fichu, assises. Dans l’autre, munie d’un moteur, nous partons instantanément.
Feuilleter Campagnes de Russie sur le site des éditions Gallimard…
Critique :
- Jacques Catteau, « Campagnes de Russie », in Revue des études slaves, vol. 62, 1-2, 1990, p. 531-532.
- Pierre-Jérôme Stirn, « La Russie, côté jardin », Le Magazine Littéraire, n° 274, février 1990.
- Sylvestre Naour, « Les Campagnes de Russie de Jean-Loup Trassard », Le Courrier Picard, 11 janvier 1990.
- Patrick Grainville, « Un troubadour chez les Soviets », Le Figaro, 26 décembre 1989 :
Son livre déploie une longue tapisserie de feuillages, de loriots, de loups, de paysans, de forêts, de rivières et d’isbas bleues. La Russie vivante, odorante, fleurissant au mois de mai, là, sous nos yeux.
- Paul Noir, « Les campagnes de Russie d’un paysan français », Le Pays, 19 décembre 1989.
- Laurent Lemire, « L’URSS paysanne », La Croix, 16 décembre 1989 :
Trassard à l’évidence voyage sous les auspices de Tchekhov, Gogol et Tourgueniev. Seuls comptent pour lui le regard et la parole, ces poignées de main échangées, ces verres entrechoqués, cette langue qui chante quand elle raconte, cette passion commune de la terre…
- A. Pinot, « Sur les traces du loup dans la steppe cosaque », Ouest-France, 12 décembre 1989.
- Gérard Bodinier, « La balade russe de JLT », Le Provençal, 3 décembre 1989.
- Christian Cressard, « Un Candide mayennais dans la Russie profonde », Ouest-France, 27 novembre 1989.
- Laurence Pelletier, « Campagnes de Russie… ou vingt-cinq jours parmi les agriculteurs soviétiques », Le Nouvel Agriculteur, 24 novembre 1989.
- Jean-Louis Roux, « Sainfoin, loriot, jument et loup », Info-Grenoble, 21 novembre 1989.
- Antoine de Gaudemar, « La steppe à bicyclette », Libération, 9 novembre 1989 :
Escorté de son guide, Jean-Loup Trassard se sent libre : il décline les invitations officielles, partage la vie des paysans et des forestiers, et sauvegarde son indépendance grâce au vélo. Aux trois endroits qu’il visite, il obtient, non sans mal, le prêt d’une bicyclette et sillonne des jours durant les chemins de traverse. Photographiant les paysages de la Russie profonde…
- Nicole Zand, « Un paysan chez les kolkhoziens », Le Monde, 26 octobre 1989 :
Avec Campagnes de Russie, Jean-Loup Trassard, tout à fait dans sa manière, nous offre un livre qui ne ressemble à rien de ce qu’on connaît, inclassable. La Russie à hauteur de l’herbe… Ce journal de voyage, en effet, bourré de notes, de choses vues, de questions judicieuses n’est ni un récit, ni un guide pour touristes, ni un reportage…
- Jean-Louis Ezine, « Fonds de terroir », Le Nouvel Observateur, 26 octobre 1989.
- A. Brohan, La République des Pyrénées, 24 octobre 1989.
- Claude Prévost, « La Russie au naturel », L’Humanité, 18 octobre 1989 :
… Il a donc pu couler un regard dans la Russie profonde. Sa chance (et la nôtre), c’est que ce regard est à la fois celui d’un écrivain de qualité, véritable poète en prose, et d’un homme qui entretient un commerce intime avec la nature et connaît de l’intérieur les problèmes agricoles : il pose les questions pertinentes et on ne lui en fait pas accroire.
Traduction :
- La troisième partie de Campagnes de Russie a été traduite en russe, Ourioupinsk, 1990.