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Un parcours dans l'oeuvre de Trassard pour découvrir une écriture, un univers... Mais aussi des lectures audios à écouter, des galeries de photos à regarder...
Toutes les publications de Trassard, chez Gallimard et au Temps qu'il fait... Et aussi, les textes en revues, les livres d'artistes, la littérature pour enfants...
Pour découvrir l'oeuvre photographique de Trassard... A voir également, les dates et lieux d'accrochage, les livres, les clichés dispersés, les écrits autour de la photographie...
Le point de vue des critiques, les entretiens avec l’auteur… Mais aussi les travaux et les colloques consacrés à son œuvre, sans oublier une petite biographie…
Le travail de Trassard autour de la mémoire rurale… Défense et illustration du parler mayennais, vie du bocage, jeu de la ferme…
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Par quels chemins êtes-vous entré en littérature ?
Comme beaucoup d’auteurs, je crois, j’ai commencé à écrire étant enfant. Adolescent, je suis passé aux poèmes, en vers libres d’ailleurs, ce qui m’a mené ensuite à préférer la prose. Mes tout premiers récits, peu nombreux, étaient plutôt destinés aux enfants, mais dès que j’ai vu que je pouvais accrocher l’attention de Jean Paulhan, chez Gallimard, je suis passé à la nouvelle. Jean Paulhan m’a conduit à Georges Lambrichs, récemment entré dans la maison d’édition, et pour la collection qu’il dirigeait j’ai assemblé les petits récits qui forment L’amitié des abeilles. Dix autres livres ont suivi, jusqu’à La Déménagerie en 2004.
Vous publiez également au Temps qu’il fait…
C’est qu’en 1980 j’ai rencontré Georges Monti qui venait de fonder les éditions du Temps qu’il fait. Il m’a proposé de faire un petit livre avec des photographies de ma campagne, Inventaire des outils à main dans une ferme. Depuis 1981 nous avons fait, dans une relation très amicale et amusée par le couple texte/image, une quinzaine de livres avec photos, plus quelques autres ouvrages comme Conversation avec le taupier en 2007, où le travail de l’éditeur, aussi maître-imprimeur, est très intéressant.
Vous poursuivez donc en parallèle une activité de photographe ?
Comme je ne fais pas de tirages moi-même, je ne me suis jamais pris pour un photographe, mais je prends des photos, oui, depuis l’âge de dix-huit ans à peu près. Pendant longtemps, je n’ai choisi que des paysages autour de ma maison natale et puis je suis allé chercher des photos dans le Queyras et même en Russie au cours d’un voyage en 1988. Ensuite, je me suis mis à travailler dans un autre registre, et en couleur, avec des jouets de ferme d’autrefois, en m’interrogeant sur le pouvoir d’illusion de la photographie et sur la dimension réelle ou supposée de ce qui est montré. Je viens de terminer une autre série, des portraits de divers jouets qui datent de mes cinq ou six ans, simplement pour le plaisir de faire monter un temps ancien comme aura de ces objets.
Est-ce que vous ne cherchez pas, au travers des livres comme des photographies, à donner finalement une certaine idée de la vie rurale que vous avez connue autrefois et dans laquelle vous êtes encore plongé ?
Si, sans doute, mais votre mot «finalement» dépeint comment j’en suis arrivé là. Car au début je parlais de ce que j’aimais dans la campagne et puis, peu à peu, constatant l’abandon et la destruction de notre «civilisation rurale française» comme j’aime nommer cet ensemble de traditions, de métiers et de connaissances, j’ai éprouvé le besoin de faire entrer dans la littérature, par mes livres, des outils, des objets, le travail agricole, de l’artisanat ou des petits métiers. Cela vient à la fois d’une tentation que j’ai eue, après des études de Droit, pour l’ethnologie et de ma passion pour les campagnes. J’ai un peu travaillé sur le patois mayennais également. Bien sûr, mon intérêt premier est pour le maniement écrit de la langue, mais devant l’évolution, qui est très rapide, le sauvetage d’une petite part de la mémoire rurale est en effet devenu l’un de mes sujets.