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L’AMITIÉ DES ABEILLES nouvelles (avec deux photographies de l’auteur)
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L’AMITIÉ DES ABEILLES nouvelles.
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Ces récits font entendre le murmure d’hommes solitaires, enfermés en eux-mêmes par l’indifférence d’autres solitudes. Blessés de n’avoir pas obtenu l’accord que leur idéal espérait, ils n’échappent au désespoir qu’en laissant se déployer leurs fantasmes. À sa façon, sourde ou véhémente, chacun clame son besoin d’amour, cherchant, pour rompre le silence des sentiments, au moins la reconnaissance d’un monde différent – celui des abeilles pour Juvigné, des chevaux de labour pour Buttavent – avec envie de s’y dissoudre pour tuer la douleur.
Par innocence et sincérité se dévoilent les aspirations morales de l’auteur vers 1960 et surtout, dès ce premier livre, surgissent les thèmes qu’il ne quittera plus – passions et obsessions – pour les faire croître et ramifier dans ses livres suivants, de L’Érosion intérieure (Gallimard, 1965) à Conversation avec le taupier (Le temps qu’il fait, 2007).
Sommaire :
Aperçu :
Sur ses épaules, Buttavent porte le collier de bois, de cuir et de crin, le collier peint en bleu. Il le lance sur le cou des chevaux, il peigne les crins entre ses doigts. Quatre masses de mystère, des chaînes, des cordes, une attelée : le grognement de la terre où s’enfonce la charrue.
Entre les arbres, entre les morts et les ruisseaux, le fer découpe la boue, car déjà on a enlevé les pierres. Les seize pas de l’attelée sous la pluie fine. S’il avait labouré le ciel en ligne droite, s’il était parti une fois seulement, Buttavent serait loin. Mais l’attelage tourne sur lui-même, se replie, longe les haies, reviendra vers la cour.
Critique :