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Le travail de Trassard autour de la mémoire rurale… Défense et illustration du parler mayennais, vie du bocage, jeu de la ferme…
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L'HOMME DES HAIES
Photographie de couverture par l'auteur. |
L'HOMME DES HAIES Gallimard, 2012. 250 pages, 140 x 205 mm.
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Prix Maurice Genevoix 2013 de l’Académie Française.
Prix Ouest (Printemps du Livre de la CC Terres de Montaigu) 2013.
Prix François Sommer (Fondation pour la Chasse et la Nature) 2013.
Grand Prix de la Société des Gens de Lettres Magdeleine Cluzel 2012.
4e de couverture :
Ayant depuis plusieurs années cédé la ferme à son fils, Vincent Loiseau est vieux, soixante-quinze ans ou plus. Il demeure quand même à La Hourdais, dans sa famille en somme, où il se contente des tâches dont il est encore capable et, surtout, que son fils lui laisse faire.
Selon le désordre de la mémoire, mais avec minutie et un humour discret, il raconte sa vie de retiré sur place, les petits travaux qui l'occupent et ceux qu'il a rudement accomplis autrefois. C'est l'entretien des haies, son ouvrage préféré. Il en détaille les charmes, exprimant du même coup sa profonde solitude. Une solitude dans les choses, qui se console par leur contact, et celui des animaux. Voilà l'homme habillé d'écorces !
Si son monologue permet d'entrer dans une ferme, d'écouter les voix paysannes tout au fond du bocage mayennais il y a quelques décennies, autant dire hier, c'est surtout l'occasion d'un jeu avec la langue pour restituer la façon singulière dont l'homme de la terre ressent ce qu'il fait, ce qu'il touche, et comment il le dit.
Aperçu :
C’était encore un lapin et il ne fut pas malin. Il est sorti des betteraves qui avaient toujours leurs feuilles pour traverser le terrain vide, on venait de ramasser les pommes de terre là. Henri était à l’autre bout du champ, les carrés de betteraves c’est toujours bon, même les perdrix s’y plaisent.
Enfin, il ne partait pas trop loin, je vise à devant et le voilà arrêté, mais pas mort, soit je visais trop mal, soit il a accéléré et c’est dans l’arrière que les plombs l’ont attrapé, il ne pouvait plus courir. Je m’amène en vitesse et je le trouve, oui, paralysé, les pattes de derrière sur le côté, lui, il me voit arriver, l’œil grand ouvert, son œil gauche, et alors il fait quelque chose que je n’aurais jamais cru, il tourne la tête contre terre et met sa patte gauche, la patte avant, juste comme un gosse met son bras pour ne pas r’cieuva eune paffe [une gifle] !
… il y a longtemps de ça, hein, je n’avais encore pas mes vingt-quatre ans, eh bien, je ne l’ai jamais oublié ce lapin-là, son petit bras poilu qui essaie de cacher sa tête, je l’ai photographié, il est là (derrière le front). J’avais du regret. Il est mort mais il en a sauvé d’autres, beau que je n’étais pas bon tireur, parce que de cet instant-là ça fut fini. Fini la chasse, ah oui !
Feuilleter L’homme des haies sur le site des éditions Gallimard…
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