OUAILLES
textes & photographies.
Le temps qu’il fait, 1991.
104 pages, 165 x 240 mm.
Assis sur l’herbe de l’alpage, à 2 300 mètres, j’ai enregistré au magnétophone ce que mon jeune ami, Jean-Pierre Imbert, berger d’abord puis éleveur, a bien voulu me raconter, répondant à toutes mes questions sur l’élevage des moutons dans le Queyras et la vie de son troupeau. Les deux entretiens, séparés par treize ans d’écart, sont tressés avec des descriptions de la montagne elle-même, ses pierres, ses fleurs abondantes, ses ruisseaux. Le récit tente aussi de faire entendre – rien que par l’écrit ! – les sonnailles du troupeau. Des photographies suivent la marche des moutons sur les pentes de l’ubac et de l’adret ou encore montrent la montagne nue, son herbe, ses cailloux.
Aperçu :
« Si on a une bête dans le même état deux ans de suite, il faut lui mettre la même sonnaille, ou alors ne pas lui en donner, mais plutôt j’essaie de la lui remettre parce qu’elle se rappelle du son et si je mets cette cloche à une autre, elle sera jalouse de cette brebis parce qu’elle a sa sonnaille et celle-là risquera donc de se faire taper à tout moment. À coups de tête comme les béliers, ça tape fort aussi… » Les brebis se souviennent tellement de leur sonnaille qu’au moment où on les distribue, en début d’été, il suffit de les agiter et chaque brebis vient chercher la sienne.
Critique :