OBJETS DE GRANDE UTILITÉ
textes & photographies.
Le temps qu’il fait, 1995.
112 pages, 165 x 240 mm.
Seize photographies noir et blanc de la campagne mayennaise, précisément de celle qui est autour de ma maison natale, viennent en contrepoint des vingt-quatre petits textes qui, associés trois par trois, racontent, décrivent, essaient de faire revivre des objets qui furent courants et utiles, dans la vie quotidienne des campagnes.
Montrer ces objets en photo eût coupé l’herbe sous le pied du texte qui justement essaie (non sans un peu d’humour) de les faire voir. Il a donc été jugé préférable d’illustrer avec les prairies, les champs, les chemins qui forment, en dehors des habitations, le territoire au milieu duquel de tels objets avaient leur place.
Ces photos ont été prises avec un Nikon. On y voit une évolution formelle par rapport à des paysages antérieurs qui accompagnent Inventaire des outils à main dans une ferme, la recherche d’une image plus dépouillée est ici évidente.
JLT
Voir quatre photographies d’Objets de grande utilité sur le site des éditions Le temps qu’il fait…
Critique :
- Catherine Le Pan de Ligny, Le Nouveau Recueil, n° 39, juin 1996 :
On retrouve cette étrangeté dans les photographies qui, sans redondance, accompagnent le texte. Empreinte toute fraîche du tracteur dans le champ de maïs, barrière juste poussée, chemins, clôtures, sillons… Les paysages, malgré son absence, sont encore vibrants de la présence de l’homme. Même épure et même sensualité que dans la prose. Ici aussi, Jean-Loup Trassard nous réapprend à voir. Il faut ouvrir les yeux, se réapproprier le monde jusque dans ce qu’il a de plus familier et retrouver l’innocence de s’émerveiller.
- Richard Blin, Europe, n° 806-807, juin 1996 :
Géographie hasardeuse des chemins et des haies, mystérieuse floraison des sèves du songe, exaltation du mixte à travers les rencontres de la terre et de l’eau, turgescence des arbres sur la douceur couchée des herbes, féminité des lignes et des creux, érotisme d’un décor en attente de présence… Photographies, en un mot, qui invitent à s’enfoncer plus avant, à sortir du cadre pour rejoindre l’invisible désir qui les hante, un désir où le troublante chair des choses le dispute aux élans fécondants de la terre-mère.
- Jean-François Martin « Jean-Loup Trassard, la mémoire méticuleuse », Village Magazine, février 1996.
- Gérard Bodinier, « Les objets cernés par leurs murmures », Le Provençal, 10 janvier 1996.