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LA DÉMÉNAGERIE
roman.
Gallimard, coll. folio (n° 4409), 2006.
320 pages, 108 x 178 mm.
Photo de couverture par l'auteur.
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LA DÉMÉNAGERIE
roman.
Gallimard, 2004. 320 pages, 140 x 205 mm.
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4e de couverture :
En 1941 – donc sous l’Occupation – une famille de cultivateurs, sept enfants, quitte sa petite ferme pour une grande à cent kilomètres de là : préparatifs, voyage sur des charrettes, installation… À l’échelle bocagère, une sorte de Ruée vers l’Ouest !
Maître de champs plus vastes, Victor s’augmente lui-même sous les regards d’autres paysans et sa famille ressemble à celle des pionniers, sans que soit perturbée jamais l’entente avec Marguerite.
Nous sommes alors au cœur d’une ferme, lieu rarement exploré par la littérature, et les intempéries mémorables se mêlent aux travaux agricoles, tandis que vivement défile toute la vie rurale en cette période troublée, avec nombre de figures villageoises, ou animales, puis les événements de la Libération, et encore le mariage des filles… En fait, ce roman n’est que bavardage, comme autour de la table lorsque le jour est bas les histoires de ceux qu’on a connus s’appellent l’une l’autre entre les tasses. Ce serait sans fin s’il ne fallait – tiens, la pluie s’arrête – se lever, retourner à l’ouvrage.
JLT
Aperçu :
Ça s’est passé vite – enfin… dire très lentement ne serait pas faux non plus –, Victor debout près des charrettes, paralysé par la colère, conducteurs et femme Jarrier en concertation muette, les deux gars à mi-chemin, serré à la porte ou déjà sur les marches le reste de la famille Fourboué, au seuil de la remise le commis. Il ne reconnaît plus la tête de Jarrier où la colère aussi, et l’audace qu’elle donne plissent les yeux, le défigurent sous sa casquette que l’eau traverse jusqu’au crâne précocement dégarni. Victor soudain se tourne, grands pas vers Marguerite : Côme Victor Clément courez après les juments, prenez des liens ! Vous autres rentrez à la maison et vous clavez la porte ! Je vais chez le propriétaire. Victor arrache son vélo à la remise et pédale dans le chemin entre les ornières inondées.
Critique & Entretiens :
- Evelyne Pieiller, « Petits formats », La Quinzaine Littéraire, n° 938, 16 janvier 2007.
- Christine Dupouy, « Notice », RAL, M (Revue d’art et de littérature, musique), 6 janvier 2006.
- Jacques Catteau, « Une épopée dans le bocage », Critique, n° 695, avril 2005.
- Catherine Le Pan de Ligny, Le Nouveau Recueil, n° 72, septembre-novembre 2004.
- Isabelle Martin, « Le grand voyage de Jean-Loup Trassard », Le Temps (Genève), 26 juin 2004.
- Didier Jacob, « L'écrivain de ferme », Le Nouvel Observateur, 24 juin 2004 :
Mais ce sont surtout les manières, les gestes, les humeurs et les doutes, tout le matériel d'âme de la petite paysannerie de naguère que Trassard pousse d'un coup d'épaule dans sa charrette à lui, et mène au pas d'une langue merveilleuse, extraordinairement adaptée à la campagne qu'il décrit comme aucun autre écrivain aujourd'hui.
- Jean-Baptiste Harang, « Profondeur de champ », Libération, 17 juin 2004 :
C’est la langue qui fait la manière et la matière de Trassard, une écriture ouvragée en cachette, pesée, tournée et retournée sur le métier et qui pourtant sourd de la page comme une conversation…
- Georges Guitton, Ouest-France, 17 juin 2004.
- Thierry Guichard, « La Déménagerie », Le Matricule des Anges, n° 54, Juin 2004.
- Alain Nicolas, « Chevauchée de ferme à ferme », L’Humanité, 27 mai 2004 :
Le récit […] prend des dimensions parfois mythiques. La Mayenne y ressemble au Sud de Faulkner, et la caravane de fermiers en route vers la terre promise a un petit air de convoi de western…
- Pascale Casanova reçoit JLT pour La Déménagerie, « Les Mardis littéraires », France Culture, 25 mai 2004.
- Pierre Campion, « Une épopée rustique », À la littérature…, 18 mai 2004.
- Rencontre avec Jean-Loup Trassard, à l'occasion de la parution de La Déménagerie, éditions Gallimard, 2004.